C’est une synthèse ci-dessous d’un rapport publié intitulé  »Investing in Biodiversity in Southern Africa », par le WWF sur l’état des menaces qui aujourd’hui pèsent sur la biodiversité en Afrique australe. Dans un autre article, nous traiterons des perspectives et de la valeur de la biodiversité comme capital économique durable.

Pour comprendre comment les organisations et les personnes dépendent du capital naturel et ont un impact sur celui-ci, le groupe de travail sur les informations financières relatives à la nature (TNFD) définit la nature comme un ensemble de quatre domaines : la terre, l’eau douce, l’océan et l’atmosphère.

Les actifs environnementaux sont les composants naturels vivants et non vivants de la Terre, tels que les forêts, les zones humides, les récifs coralliens et les zones agricoles. Les écosystèmes constituent une partie importante de ces actifs. La TNFD les définit comme un complexe dynamique de plantes, d’animaux et de micro-organismes, qui interagissent entre eux et avec les éléments non vivants.


Au niveau mondial, la perte de biodiversité est le troisième risque grave qui menace l’humanité à l’échelle planétaire au cours des dix prochaines années (WEF, 2022).

La perte de biodiversité menace la santé et le bien-être de l’homme, ainsi que la résilience et la capacité à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Le coût pour les économies du monde entier sera préjudiciable, exacerbant la capacité des pays et des nations à relever d’autres défis mondiaux urgents tels que le changement climatique. Malgré les efforts déployés au niveau mondial pour conserver et utiliser durablement la biodiversité, la perte se poursuit. Il n’existe pas de mesure unique permettant d’évaluer de manière exhaustive l’état actuel de la biodiversité dans le monde.

Une multitude de données et d’indicateurs sont utilisés pour mesurer les espèces, les forêts, les zones humides et autres écosystèmes. Mais quel que soit l’indicateur utilisé, la conclusion est la même : un déclin mondial de la biodiversité. Pour la région africaine, la perte de biodiversité prévue dans le cadre des futurs scénarios de changement climatique augmentera à chaque fois que le réchauffement de la planète dépassera de 0,5 °C le niveau actuel de 2001-2020 (GIEC, 2022).

Pour l’Afrique australe, le changement climatique et le changement d’affectation des terres sont les principaux facteurs de perte potentielle de biodiversité.

Menaces et pressions sur la biodiversité en Afrique australe

La destruction des habitats

La destruction des habitats rend difficile, voire impossible, le fonctionnement d’habitats entiers et la survie des espèces présentes. La biodiversité est perdue dans ce processus lorsque les organismes existants dans l’habitat sont déplacés ou détruits. Les principales sources de perte d’habitat dans de nombreux pays d’Afrique australe sont l’expansion de l’agriculture non durable, le surpâturage, les espèces exotiques envahissantes et le changement climatique.

Menaces et pressions sur la biodiversité en Afrique australe

Invasion des espèces exotiques

Quatre-vingt pour cent de l’Eswatini est infesté par au moins une espèce végétale envahissante. Aux Seychelles, la principale menace pour les écosystèmes terrestres est l’incursion continue des espèces exotiques envahissantes. Les espèces exotiques envahissantes constituent également une menace majeure en Zambie.

Changement climatique

L’Afrique australe est considérée comme l’un des points chauds du changement climatique mondial en raison de régimes climatiques erratiques combinés à des risques climatiques élevés observés et prévus (Hoegh-Guldberg et al., 2019).

Des impacts à grande échelle sont prévus pour les populations, les espèces et les écosystèmes critiques, entraînant l’extinction, la perte d’habitat et la mortalité accrue des espèces. À titre d’exemple, la valeur d’existence du royaume floristique du Cap dont on prévoit la perte d’ici 2050 en raison du changement climatique est estimée à 8 378 240 dollars par an (Turpie, 2003).

La compréhension des menaces que le changement climatique fait peser sur les espèces et les écosystèmes d’Afrique australe est limitée (Kapuka et Hlásny, 2021). Une meilleure compréhension est essentielle pour soutenir l’adaptation au changement climatique afin d’enrayer la perte progressive de biodiversité. L’une des principales stratégies mondiales pour inverser les pertes de biodiversité en cours est l’utilisation de zones protégées.

En Afrique australe, les zones protégées et conservées varient considérablement. En Eswatini, par exemple, 76 000 ha (4,3 %) sont sous statut de zone protégée, contre 22 650 000 en Zambie (30,4 %) et 8 220 000 ha (3,4 %) en Angola.

Le rapport (en anglais)  »Investing in Biodiversity in Southern Africa », par le WWF.

Lire aussi : Valoriser la biodiversité en Afrique australe comme capital économique durable