C’est une synthèse ci-dessous d’un rapport publié intitulé  »Investing in Biodiversity in Southern Africa », par le WWF sur l’état des menaces qui aujourd’hui pèsent sur la biodiversité en Afrique australe.

Un bon point de départ pour améliorer la façon dont nous gérons les actifs des écosystèmes est de mieux comprendre la valeur économique de ces actifs en Afrique australe. De nombreuses études d’évaluation ont été réalisées au niveau mondial, régional et local et fournissent des estimations des avantages offerts par la biodiversité et les services écosystémiques.

La nature a non seulement une valeur d’usage considérée du point de vue d’un actif avec des entités durables, mais aussi une énorme valeur intrinsèque. Cela fait de l’économie de la biodiversité essentiellement une analyse de la gestion de portefeuille (Dasguptha, 2021). Avec ce regard sur la biodiversité, les agriculteurs, les pêcheurs, les mineurs, les ménages, les entreprises, les gouvernements ou les communautés doivent gérer au mieux les actifs auxquels l’humanité a accès.

La région d’Afrique australe est riche en ressources biologiques, dont beaucoup ont une importance mondiale. Pas moins de 26 des 82 sites sélectionnés au niveau mondial pour leur richesse en espèces et leur endémisme en Afrique subsaharienne se trouvent en Afrique australe. Plus de 40 % des espèces de la région d’Afrique australe sont endémiques. Parmi les merveilles naturelles bien connues de l’Afrique australe, citons les grands marais salants d’Etosha, les chutes Victoria et le Zambèze, ainsi que le delta intérieur unique de l’Okavango.

La Namibie abrite deux des plus anciens déserts du monde, à savoir le Kalahari et le Namib. En Afrique du Sud, la flore de plantes succulentes la plus riche du monde se trouve dans le Karoo. Le fynbos fait partie intégrante de la région florale du Cap, qui est reconnue comme l’un des six royaumes floraux du monde. L’Afrique australe possède un palmarès et une longue histoire en matière de conservation de la faune et de la flore, étant pionnière en matière de gestion communautaire des ressources naturelles et de conservation transfrontalière.

L’Afrique australe présente des niveaux élevés de diversité tant au niveau des espèces que des habitats, offrant une gamme de services écosystémiques. Les services écosystémiques sont un concept ou un terme qui explique à la fois les avantages et les contributions de la nature aux personnes.

Nos besoins fondamentaux en oxygène, en eau, en nourriture et en matières premières sont fournis par la nature, ainsi que d’autres services écosystémiques qui jouent un rôle essentiel dans le bien-être humain. Il s’agit notamment des valeurs spirituelles, de la régulation du climat et de l’approvisionnement en nourriture, ainsi que des activités récréatives.

Les avantages que nous tirons de la nature peuvent être liés à des activités commerciales ou économiques. Les systèmes naturels peuvent être des moteurs essentiels du succès des entreprises liées à ces avantages.

Valoriser la biodiversité en Afrique australe comme capital économique durable

Biodiversité et santé humaine

Les liens entre le changement climatique et la santé humaine sont complexes et comprennent une série d’interactions entre les systèmes et les secteurs. Les risques pour la santé humaine découlent de la pollution de l’air, de l’eau douce, des terres, des sols, des mers et des côtes par des produits chimiques et des déchets. Dans le monde, 6,5 millions de personnes meurent chaque année en raison de la mauvaise qualité de l’air (PNUE, 2022).

Il existe des liens forts mais complexes entre l’environnement et l’économie, y compris les systèmes financiers. Il existe des exemples bien compris et connus pour la biodiversité et le changement climatique, la santé, la gestion des risques de catastrophe et la sécurité de l’eau, qui permettent à leur tour de comprendre les moteurs de la perte de biodiversité.

Les avantages économiques de la préservation de la biodiversité

Les avantages de la conservation de la biodiversité sont généralement classés en valeurs d’usage et de non-usage, qui englobent ensemble la valeur économique totale de la conservation de la biodiversité. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il n’est pas correct que les valeurs économiques déterminent ce qui doit ou ne doit pas être sauvé par la conservation. L’argument en faveur de cette approche repose sur le fait que nous vivons une crise de la biodiversité.

L’utilisation des valeurs économiques a le potentiel de sauver la biodiversité dans un contexte réel. Le fait d’établir un argumentaire commercial pour que la finance prenne des mesures en Afrique australe pourrait motiver les personnes qui ont la capacité d’influencer l’allocation des capitaux, à engager des ressources financières dans le secteur de la biodiversité.

Le rapport (en anglais)  »Investing in Biodiversity in Southern Africa », par le WWF.

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