Cape Point, l’endroit d’Afrique du Sud, qui exerce sur moi la plus grande fascination.

Cape point m’attire comme un aimant. Impossible de résister.

Je perds toute emprise quand je ressens au fond de moi l’appel de Cape Point. L’appel du vent. L’appel du grand large. L’appel de l’horizon infini.

J’aime parcourir cette route au cœur de la Péninsule. Ainsi, vous prenez le temps de découvrir le paysage.

Paysage de landes australes, sud-africaines qui n’est pas sans rappeler la Bretagne, aussi étrange que cela puisse paraître, ainsi aux antipodes.

La Péninsule, est  à Cape Point, ce que la longue traîne est à la robe de la mariée. Les deux océans étant probablement ses garçons d’honneur.

Même si l’Atlantique par son tempérament plutôt emporté n’est pas le petit garçon rêvé.

Cape Point, éperon rocheux qui fait face, intraitable, aux assauts inlassables de l’océan. Un face à face sans concession, parfois. Couteau affuté qui tranche net les vagues, le flux et reflux assourdissant.

Cape Point, le bout du bout du continent africain, de ce côté ci, quand on regarde plein sud. Cape Point, une fin, certes. Mais aussi le début, l’ouverture sur le grand sud. Une promesse à lui tout seul.

J’inhale ce souffle puissant qui vient du large. J’inhale à pleins poumons, jusqu’à l’asphyxie.  C’est grandiose.

Cape Point, l’endroit rêvé pour jeter au large ses chagrins, verser ses larmes, disperser vos incertitudes, car le vent se fera fort de les emporter avec une force herculéenne très au loin.

Cape Point, l’endroit parfait pour envoyer en l’air le noir de vos angoisses qui sera instantanément dilué dans le vert turquoise bouillonnant de l’océan.

Cape Point l’endroit rêvé pour, aussi, en porte voix,  déclarer votre amour, exprimer votre félicité de vivre, révéler vos ambitions car le vent s’en fera le messager au monde entier !

Inspirez puissamment. Les pensés toxiques seront évacuées. Parfait pour purifier votre esprit.

Cape Point n’est peut être pas l’endroit rêvé pour hurler son désespoir, crier ses douleurs car c’est peine perdue, aucun écho,  tout se perd dans le vacarme de la mer et dans la furie du vent qui n’en fait qu’à sa tête.

Ou peut être que si pour les mêmes raisons. Car la nature, dans son déchaînement, n’y prête attention. Donc vous vous sentez libre, vraiment libre. Alors suivez votre inspiration et lâchez-vous.

Vivez Cape Point. Embrassez la vue autant que vous pouvez, étreignez le vent et respirez les embruns marins. Ne faire plus qu’un avec les éléments naturels.

Notre conseil, pour vibrer ainsi de toutes vos cordes et laissez votre corps et votre esprit se fondre totalement dans ce décor naturel fantastique : allez jusqu’à la pointe (qui se trouve après le phare) et imprégnez vous !

Et le Cap de Bonne Espérance ? Bien sûr.

Mais fort de sa réputation, étrangement, il se fait plus discret, en contrebas. Il ne crève pas au premier coup d’œil l’écran, en l’occurrence, le paysage. Laissant ce rôle à Cape Point, dominateur.

D’ailleurs, il arrive souvent que les visiteurs le confondent. Ou le découvrent par étonnement.

Au caractère moins tranché. Il semble faire le dos rond. Ses formes évoquent un gros chat en sommeil latent face au capricieux océan.

A croire qu’elles portent sa bonté, l’expression physique de l’espoir que son nom incarne. Il se fait plus diplomate avec l’océan. Il n’est pas dans la confrontation mais il établit un rapport plus subtil.

A croire qu’il tente de l’amadouer, de calmer les terribles humeurs de l’océan. A défaut de pouvoir les dompter, chose impossible, de toutes manières.

Contrairement à Cape Point, dans l’épreuve de force, constamment. Il ne transige pas. C’est une lutte à couteaux tirés. Un combat de géants.

Si on devait résumer, Bonne Espérance, le bienveillant. Cape Point, le vaillant.

Texte et photos : Stephane Rossard