L’art Africain est à l’honneur en ce moment et au cours de cette année à Paris. Preuve supplémentaire de l’incroyable effervescence créative et de la dynamique à l’oeuvre au sein de ce continent aux jeunes talents prometteurs.

Afriques Capitales à la Villette à Paris

La deuxième édition du festival pluridisciplinaire 100 % se consacre, cette année, à l’Afrique. La Villette présente une exposition dédiée aux grandes villes africaines, Afriques Capitales. L’occasion de découvrir la scène artistique contemporaine africaine à travers peintures, photos, installations, vidéos, sculptures, créations sonores…

Afriques Capitales rassemblera plus de dix productions spécialement réalisées pour l’exposition, dont plusieurs oeuvres monumentales, et une soixantaine d’artistes, toutes générations confondues : Pascale Marthine Tayou, William Kentridge, Akinbode Akinbiyi, James Webb, Leïla Alaoui, Mimi Cherono Ng’ok, Lavar Munroe, Hassan Hajjaj, Abdoulaye Konate, Heba Amin, Nabil Boutros… De nombreux artistes seront exposés pour la première fois en France.

L’expérience d’Afriques Capitales se prolongera à l’extérieur, dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris, avec une trentaine d’oeuvres en accès libre dans les jardins du parc. Et du 6 avril au 3 septembre 2017, le deuxième chapitre d’Afriques Capitales s’écrira à Lille, à la Gare Saint-Sauveur, avec l’exposition Vers le Cap de Bonne Espérance.

Plus qu’un simple panorama de la création africaine, le propos de ces deux expositions « est de travailler à partir des oeuvres et des artistes dont le travail parlera par lui-même pour dire l’histoire qui est la leur et qui, de fait, nous concerne tous. » Simon Njami

Parmi les artistes qui nous concernent plus directement, c’est à dire issus de l’Afrique Australe, dont le travail est exposé, citons :

SIMON GUSH – AFRIQUE DU SUD

Lazy Nigel 2015 • Vidéo 11’39
Courtesy of Stevenson, Cape Town et Johannesbourg
Né à Pietermaritzburg en 1981, Simon Gush vit à Johannesburg. Lazy Nigel explore les différentes manières dont le travail construit nos identités. L’action se situe dans la petite ville de Nigel dans le East Rand, à Johannesburg. La caméra s’arrête sur des paysages de complexes industriels et des usines vides d’employés. Le film nous montre des scènes d’une ville presque fantomatique, où les travailleurs sont rentrés pour le week-end dans leurs maisons et familles, éloignées de leur lieu de travail, mais où, à certains endroits, un semblant de vie de tous les jours demeure.

WILLIAM KENTRIDGE – AFRIQUE DU SUD

More Sweetly Play the Dance 2015 • Installation vidéo • Vidéo 15’
Avec le soutien de Marian Goodman Gallery (New York, Paris, London), Goodman Gallery (Johannesburg) et La Villette.
La pratique de William Kentridge, né à Joannesbourg en Afrique du Sud, est issue du mariage de plusieurs mediums et genres. Son travail répond à l’héritage de la colonisation et de l’apartheid. Son esthétique provient de l’histoire du cinéma, de l’animation aux premiers effets spéciaux. More Sweetly Play the Dance est la présentation sur huit écrans de la procession d’une danse macabre. Au-delà de la notion médiévale qui voit dans la danse un moyen d’éloigner la mort, on sent que cela pourrait aussi bien être un cortège de ceux qui ont été dépourvus d’une vie pleinement réalisée – une procession de réfugiés fuyant une guerre ou un dictateur.

L’Art Africain et exposition à Paris 2017

MARIO MACILAU – MOZAMBIQUE

Série Growing in Darkness 2012-2015
Mario Macilau est né au Mozambique, en 1984. À l’âge de 10 ans, il commença à travailler dans un petit marché, aidant les gens à porter leurs courses et lavant des voitures dans un parking pour aider ses parents. Le jeune homme commence sa carrière de photographe en 2003 et devient professionnel en échangeant le téléphone cellulaire de grand-mère contre un appareil en 2007. Il se spécialise dans des projets à long terme qui traitent de l’environnement et les conditions de vie qui affectent les groupes sociaux en déshérence.

NANDIPHA MNTAMBO – AFRIQUE DU SUD

Paso Doble 2010
Courtesy de l’artiste et Galerie Jack Shainman, New York
Né en Afrique du Sud en 1960, Zwelethu Mthethwa est un photographe internationalement reconnu dont les portraits d’hommes et de femmes dans leurs environnements domestiques sont connus pour leur forte charge psychologique et narrative. Ces jeunes adolescents – qui se nomment eux-mêmes les « Iscotch » – se vêtent de costumes particuliers inspirés du kilt pour les cérémonies religieuses souvent pratiquées en plein air. L’influence vient des régiments écossais qui étaient basés dans le Natal à la fin du dix-neuvième siècle.

ZWELETHU MTHETHWA – AFRIQUE DU SUD

Untitled (Brave Ones Series) 2011 • Vidéo 9’ 11’’
Inkunzi Emnyama 2009 • Photographie • Diptych, archival ink on cotton rag paper
Courtesy of Stevenson, Cape Town et Johannesburg
Née au Swaziland en 1982. L’intérêt de Mntambo pour les vaches, leurs peaux et l’art de la corrida l’a conduite à ce Paso Doble, une danse théâtrale inspirée par le drame que représente une corrida. La musique choisie dans cette danse est la même que celle qui est jouée lorsque le matador fait son entrée dans l’arène ou juste avant la mise à mort. Lié au Flamenco, le Paso Doble est à la fois arrogant et passionné.
ANDREW TSHABANGU – AFRIQUE DU SUD

Série City in Transition 2004
Courtesy Galerie MOMO, Johannesburg et Cape Town
Andrew Tshabangu est un photographe sud-africain, né à Soweto en 1966. Ses images ont été montrées internationalement dans de nombreuses expositions. Tshabangu est connu pour ses éclairages surréalistes enfumés qui décrivent des rites dans les communautés noires de l’Afrique urbaine. Tshabangu est avant tout fasciné par la ville dans laquelle il vit. Il aime flâner dans les rues et, tel un voyeur, dérober les moments privés qu’il surprend. Invisible à ses sujets, il raconte, à la fois acteur et observateur, la vie quotidienne de travailleurs. Dans cette série, City in Transition, c’est par l’espace extérieur qu’il est attiré. Dans le centre de Johannesbourg qui a été le témoin de changements permanents, il cherche à saisir le mouvement fluide qui constitue le tissu de la ville.

Toutes les informations sur le site : La Villette Exposition Afriques Capitales 

Et téléchargez : Le guide du visiteur de l’exposition Afriques Capitales

L’exposition « Art/Afrique » à la Fondation Louis Vuitton

Du 26 avril au 28 août 2017 à la Fondation Louis Vuitton

Les Initiés réunit une sélection d’oeuvres de quinze artistes emblématiques de la collection d’art contemporain africain de Jean Pigozzi, présentée pour la première fois à Paris et Être là est consacrée à l’Afrique du Sud, une des scènes les plus dynamiques du continent africain aujourd’hui. Ces deux propositions s’adossent à la présentation d’oeuvres de la collection liées à l’Afrique, selon un propos élargi au-delà du continent africain.

À l’occasion de cet ensemble d’événements Art/Afrique, la Fondation Louis Vuitton s’associe à La Villette avec la création d’un billet commun proposé aux visiteurs des deux établissements.

Toutes les informations sur le site http://www.fondationlouisvuitton.fr/