Nous perdons 1 éléphant toutes les quinze minutes. 96 éléphants par jour.

Les éléphants sont en crise, mais il y a un espoir. Un effort massif est en cours pour compter les éléphants restants de l’Afrique, et cette information précieuse permettra de les sauver d’une disparition programmée à moyen terme désormais.

Le 31 août dernier ont été publiés les résultats du plus grand recensement des éléphants jamais car il a concerné 18 pays africains.

Ce recensement à grande échelle a été dirigé par le chercheur principal Mike Chase et EWB, financé par le milliardaire philanthrope Paul G. Allen, géré par une équipe de Paul Allen Vulcan Inc.

Ce rapport scientifique confirme une baisse substantielle du nombre d’éléphants au cours de la dernière décennie. Le commerce de l’ivoire et le braconnage constituent des menaces graves et il y a maintenant un risque que les éléphants disparaissent de certaines régions d’Afrique.

L’enquête panafricaine montre que la population estimée d’éléphant se monte à 352.271 individus dans les 18 pays étudiés à ce jour, ce qui représente au moins 93 pour cent des éléphants. Pour les populations d’éléphants pour lesquels les chiffres étaient disponibles auparavant, ce rapport montre que les populations ont diminué de 30 pour cent entre 2007 et 2014. Le taux actuel de déclin des espèces est de 8 pour cent par an, principalement en raison du braconnage.

Au total ce sont 90 scientifiques, six organisations partenaires, des consultants et deux partenaires consultatifs non gouvernementaux qui ont collaboré à ce travail, y compris EWB, la Wildlife Conservation Society, Conservation de la nature, Société zoologique de Francfort, le réseau des parcs africainsréseau African Parks, des biologistes associés, rangers, et les gardes-chasse.

Par pays, voici l’état des lieux de la population des éléphants et leur déclin :

Angola : Depuis 2005, les populations d’éléphants d’Afrique en Angola ont diminué de 22 pour cent. Un ratio élevé de carcasse indique une augmentation probable du braconnage.

Botswana : La population semble avoir diminué de 15 pour cent depuis 2010.

Kenya : nombre des éléphants: 25959, population relativement stable.

Zimbabwe : une population d’éléphants en déclin de 6%

Deux pays se distinguent néanmoins : L’Afrique du Sud ou la population des éléphants est relativement stable.

La Namibie, même si elle a refusé de participer pour des raisons qui lui sont propres, est le seul pays, suivant ses méthodes de comptage, qui a vu sa population d’éléphants croître sensiblement. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes avec les communautés locales vivant aux alentours. Conflits accrus avec la sécheresse qui a sévit au cours des derniers mois.

Romain Gary déjà écrivait dans son ouvrage Les Racines du Ciel, prix Goncourt 1956 :

Vous savez aussi bien que moi ce que l’Afrique perdra lorsqu’elle perdra les éléphants. Et nous sommes sur la voie. Nom de nom, Schölscher, comment pouvons-nous parler de progrès, alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles et les plus nobles manifestations de la vie ? Nos artistes, nos architectes, nos savants, nos penseurs suent sang et eau pour rendre la vie plus belle, et en même temps nous nous enfonçons dans nos dernières forêts, la main sur la gâchette d’une arme automatique. (…), il faut résister contre cette dégradation de la dernière beauté de la terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux qu’il habite. Est-ce que nous ne sommes vraiment plus capables de respecter la nature, la liberté vivante, qui n’a pas de rendement, pas d’utilité, pas d’autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps ? Il faut absolument que les hommes parviennent à préserver autre chose que ce qui leur sert à faire des semelles, ou des machines à coudre, qu’ils laissent de la marge, une réserve, où il leur serait possible de se réfugier de temps en temps. C’est alors seulement que l’on pourra commencer à parler d’une civilisation.